L'herbe rouge, Boris Vian, éditions Le Livre de Poche; 4,00€
Dans ce livre, Wolf, ingénieur, construit une machine à "psychanalyser" qui lui permet de revenir sur l'origine de ses rapports avec la religion, l'éducation, la sexualité. Il espère ainsi comprendre, et surtout guérir, en effaçant son passé à mesure qu'il se le remémore, le mal de vivre qui l'habite aujourd'hui.
En voici quelques extraits:
"J'ai cru très fort le jour de ma première communion, dit Wolf. J'ai failli m'évanouir à l'église. J'ai mis ça sur le compte de Jésus. En réalité, ça faisait trois heures qu'on attendait dans une atmosphère confinée et je crevais de faim."
"J'ai été déçu par les formes de votre religion, dit Wolf. C'est trop gratuit. Simagrées, chansonnettes, jolis costumes... le catholicisme et le music-hall, c'est du pareil au même."
"J'ai toujours été gêné d'entrer dans une église. J'ai toujours été gêné de voir des hommes, qui avaient l'âge de mon père, mettre un genou en terre en passant devant une petite armoire. Ca me faisait honte pour mon père."
Ce livre contient par ailleurs des passages de sensualité pure, le temps d'une pause dans le quartier des amoureuses, ou la merveilleuse caverne du nègre qui danse.
J'ai toutefois dû le lire à deux reprises pour l'apprécier pleinement et en faire l'une de mes oeuvres préférées.